Fritch à Frébault :« Ce n'est pas moi qui vais vous apprendre à faire votre travail »


L'ancien porte-parole de l'intersyndicale qui avait mené le mouvement de grève contre la réforme de la protection sociale demande généralisée a interpellé jeudi matin Edouard Fritch.
PAPEETE, le 7 juin 2018. Le représentant orange Angélo Frébault a interpellé le président du Pays sur la « méthodologie » à mettre en œuvre par les représentants sur la réforme de la protection sociale généralisée. « Ce n'est pas moi qui vais vous apprendre à faire votre travail » , a-t-il insisté. « Je n'ai pas de feuille de route à vous imposer. »

Le 24 mai dernier, dans son discours lors de l'ouverture de la session administrative à l'assemblée, Edouard Fritch est revenu sur la réforme de la protection sociale généralisée, « la première » à mener « avec en priorité l’indispensable réforme du régime des retraites ». S'adressant aux représentants, il avait indiqué que « Le projet de texte est sur le bureau de votre assemblée. Il vous appartient de vous organiser pour reprendre rapidement les consultations avec les partenaires sociaux en vue d’aboutir à la rédaction d’une proposition de loi du pays. Je souhaite, et la majorité est d’accord avec moi que ce texte puisse être soumis à l’assemblée en septembre. »

« Si votre choix peut paraître surprenant de prime abord, il concède finalement aux élus de l’Assemblée que nous sommes, le pouvoir exécutif normalement dévolu au Gouvernement »,
a souligné Angélo Frébault ce jeudi dans l'hémicycle en s'adressant au président du Pays.

L'ancien porte-parole de l'intersyndicale qui avait mené le mouvement de grève générale contre la réforme de la protection sociale demande généralisée a donc demandé à Edouard Fritch s'il souhaitait proposer « une méthodologie qu’il convient de mettre en place, dans le cadre des travaux qui vont être menés par notre Assemblée, dans les trois mois à venir ». Angélo Frébault a également demandé à Edouard Fritch s'il pouvait « indiquer la feuille de route qu’il (lui) paraît opportun d’adopter, pour que la proposition de loi que nous rédigerons, fasse le consensus autour des partenaires sociaux, afin d’éviter les mouvements sociaux que notre Pays a connu ces derniers mois. »

Lors de sa réponse, le président du Pays est d'abord revenu sur le mouvement de grève contre la réforme des retraites mené début mars. « Le mouvement syndical  avait des visées politiques qui ont été confirmées par votre présence sur la liste en position éligible sur la liste du Tahoera'a Huira'atira », a-t-il souligné avant de noter qu'il avait décidé de « surseoir à l’examen du texte » « pour que la population, en particulier celle des archipels, et l’économie n’aient pas à subir les conséquences de blocages et de pénurie ». Il a ensuite rappelé qu'il avait alors précisé qu'il « appartiendra aux représentants de poursuivre le dialogue et d’examiner les propositions qui leurs seront faites sur la base du texte qui leur avait été transmis par le gouvernement ».

« Le gouvernement est allé au bout de sa mission », a constaté Edouard Fritch ce jeudi matin. « Il appartient désormais à l'APF, dans le cadre de son travail législatif de reprendre le dialogue avec les partenaires sociaux, il semble que vous ne compreniez pas ce travail législatif. »

« Ce n'est pas moi qui vais vous apprendre à faire votre travail » , a-t-il insisté. « Vous êtes suffisamment adultes. Je n'ai pas de feuille de route à vous imposer. L'assemblée est souveraine. » Pour terminer sa réponse, Edouard Fritch a mise en avant que « siège dans cet hémicycle une majorité qui a été largement élue sur un programme dans lequel figurait la réforme de la retraite. La majorité sait donc ce qu'elle a à faire ».

Rédigé par Mélanie Thomas le Jeudi 7 Juin 2018 à 12:56 | Lu 2383 fois